En 1997, un jeune garçon à lunettes, armé de courage et d'une baguette magique, faisait timidement son entrée dans le monde littéraire. À l’époque, personne ne se doutait que Harry Potter deviendrait l’une des franchises les plus lucratives de l’histoire, propulsant son autrice, J.K. Rowling, au sommet de la fortune mondiale. Retour sur un empire estimé à plus de 15 milliards d’euros.
En 1995, Joanne Rowling, mère célibataire sans emploi, imagine les aventures d’un jeune sorcier de 11 ans s’inspirant d’un trajet en train. Ce garçon deviendra Harry Potter, un héros malmené par la vie, mais destiné à combattre les forces du mal. C’est dans des cafés d’Édimbourg qu’elle rédige les premières pages de ce qui deviendra "Harry Potter à l'école des sorciers". À l’époque, sa situation est précaire : elle vit avec 85 euros d’aide sociale par semaine.
Pourtant, convaincre un éditeur n’a pas été simple. Après une vingtaine de refus, c’est Barry Cunningham, éditeur britannique, qui a parié sur ce roman en achetant les droits pour seulement 3.000 €. Un coup de génie. "C’est sans doute le meilleur investissement jamais réalisé dans l’édition", dira-t-il plus tard.
De 3.000 euros à un empire mondial
Les ventes du premier tome s’envolent rapidement, atteignant 30.000 exemplaires rien qu’au Royaume-Uni. Puis, l’Amérique s’en mêle : les droits du livre sont achetés pour 100.000 €, un record à l’époque pour un ouvrage jeunesse.En 2000, la Warner Bros acquiert les droits pour adapter les aventures de Harry Potter au cinéma. Le premier film, sorti en 2001, rapporte un milliard d’euros au box-office, donnant un visage aux héros imaginés par Rowling.
Ces films propulsent les ventes des livres de J.K. Rowling et alimentent la Pottermania. Les fans, de tous âges, campent devant les librairies lors des sorties des nouveaux tomes. Au total, la série s’écoule à 600 millions d’exemplaires dans 80 langues, faisant de J.K. Rowling l’une des autrices les plus lues de l’Histoire. Au-delà des livres et des films, Harry Potter devient une véritable marque. Produits dérivés, parcs d’attractions, jeux vidéo et objets de collection font grimper les revenus.
Plus riche que la reine d’Angleterre
En 2003, J.K. Rowling fait les gros titres : la presse annonce qu’elle est devenue plus riche que la reine d’Angleterre. Pourtant, l’autrice reste sceptique face à ces chiffres astronomiques. "J'ai vu mon comptable et je lui ai dit : 'Ils disent tous que je suis plus riche que la reine. Vous avez dû détourner pas mal d'argent, parce que je sais à peu près ce que j'ai, et je n'ai certainement pas 290 millions'", plaisante-t-elle.
Mais Forbes, célèbre magazine financier, ne plaisante pas. Il estime qu’en pleine "Pottermania", Rowling gagne jusqu’à 100 millions d’euros par an et qu’elle est milliardaire dès 2004.Sa fortune colossale lui permettra d’être l’une des écrivaines les plus philanthropes au monde, au point d’en sortir du club des milliardaires, en donnantplusieurs dizaines de millions à des associations caritatives.Aujourd’hui, elle resterait tout de même à la tête d’un patrimoine estimé à 900 millions d’euros.
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